au pays des divins
qui vivent parmi nous
je suis un voyageur
et j’ai caressé de la main
le creux de nous-mêmes
j’ai marché parmi nous
j’ai mangé à la table des sages
de ceux qui vivent
au moins mille ans
j’ai trouvé le sens
dans une querelle d’émotions
elles veulent toutes la même chose
être celle qui se fait entendre
du courant qui entraîne le corps
ailleurs
toujours plus haut
toujours plus loin
toujours plus tard
Peur!
et pitié!
deux mamelles
de Mammon
qu’il faudra sevrer
mais Mammon
n’est-il pas un autre nom
du dieu de la guerre
dieu de la joie
d’agresser?
la peur agresse
la pitié donne l’illusion
d’une bonne conscience
la peur envahit
comme une maladie
de l’esprit
comme une gangrène
de la glande à graines
affectives
et comment se guérir
de ce qui nous a infecté
jusqu’au fond du cœur?
et si c’était d’être sourd
à l’appel du doute
à l’appel du ressentiment
de ne pas succomber
aux chants de colère
des champs de batailles
le poison s’infiltre par les oreilles
et s’écoule par la bouche
prends garde de le respirer trop longtemps!
si le poison te touche
ne retire pas ta main
car il sentira ta faiblesse
et te piquera une deuxième fois
si le poison te touche
isole cette partie de toi-même
et laisse-la épuiser le feu
de sa morsure obsessive
en l’asphyxiant
que ce soit ton amour
qui contamine ta peur
que ce soit ton grand désir
qui fouette ta fatigue
que ce soit ta générosité
qui réjouit tes amis
et tes amours
sucre et miel
abondance
avant la grande célébration
de la nuit
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