lundi 5 mai 2008

52

au pied d’un grand érable
étendu la tête dans un nuage
cupidon, frère fantasque
  
que fais-tu là, petit cœur?
aurais-tu goûté
au doux poison de tes flèches?
  
et pourtant tu ne rêves pas
les yeux fermés
aurais-tu la vision d’un jour nouveau?
  
« je suis amoureux de ce monde
je suis amoureux
de la chaleur du soleil
et de la douceur des nuages
je suis amoureux de toi
solitaire invincible
  
j’aime
la dureté
des montagnes
de diamants »
  
je connais tes ardeurs inavouables
petit frère
je t’ai vu dénouer tes cheveux
pour en faire les cordes de ton arc
j’ai vu ton sourire narquois
et entendu ton rire d’enfant
sauras-tu encore te réjouir
aux jours marqués de quelque humiliation?
  
« oui j’ai la mémoire longue
malgré mon jeune âge
et si tu me permets de te toucher
j’apprendrai à caresser la pierre
de celle qui fait les montagnes
c’est ainsi qu’au sommet
je pourrai rire
quand le vent m’inspirera quelques souvenirs
ceux de leurs morsures
celles de toutes les bêtes
à l’esprit trop lourd
pour s’envoler
  
prends ce cadeau
prends cette flèche
vois comme elle est légère
et pourtant rien ne peut la détourner
du chemin de sa cible »
  
je reconnais cette flèche
je reconnais sa tête ardente
et c’est ma volonté
qui te remercie du fond du coeur
et c’est ma volonté
de te libérer de l’esprit de racine
de te nommer
libre arpenteur de ma montagne

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