lundi 11 février 2008
Et maintenant que j’élève la voix,
j’entends la rumeur de la foule.
– « N’as-tu pas entendu la voix du peuple? »
qu’ils me demandent.
– « Impossible, je ne suis sourd qu’aux chants des sirènes »
ai-je répondu.
Et puis j’ai chanté avec elles.
« Viens vers moi, petite sirène, je te montrerai mon peuple.
Ce peuple est fort comme l’arbre du Grand Jour.
Ce peuple a la voix de cent peuples.
Ce peuple a le destin de cent peuples
Je ne suis pas sourd à sa complainte,
ô jolie sirène, mon oreille est attentive.
Et toi, ma souveraine, entends-tu la prière de
ce peuple comme je l’attends? »
Je me suis tu.
Le vent souffle doucement.
Les branches sifflent.
Elles ont perdu leur feuillage.
Je suis seul.
D’être humain il n’y a que moi ici.
Et si je les appelais?
– Qui ça?
Les autres.
Le peuple de la forêt.
Une race aux pieds agiles,
Mais trop longtemps soumis
À la peur de ses démons ingrats.
Et je crie :
« Je suis la voix de la liberté.
Venez, rapprochez-vous de moi.
Les temps nouveaux approchent. Les temps de la nouvelle danse. Car le peuple aime danser au creux de sa forêt. C’est à cause de sa terre, si libre, si vaste, si robuste. Mettre le pied ici, c’est fouler le territoire des pieds sans attaches.
Je suis ici pour acclamer la réunion des gens, le choix de vivre ensemble. Je suis parmi vous, mais à l’écart. Pensez à moi quand vous aurez le goût des autres.
Et à l’écart je rumine.
Les pensées d’un homme sans failles.
J’ai cru trouver, mais qui sait?
Bientôt le printemps.
Je sens sa lumière
Grandissante.
Ô peuple, le dégel sera un grand déchirement
Les oreilles en éveil.
Le fin de l’hiver.
À quiconque veut vivre ici,
Qu’il soit prêt à donner beaucoup
Pour beaucoup recevoir.
N’écoutez plus les prêcheurs de mauvaises nouvelles. Ils vivent de la peur qu’ils réussissent à distiller parmi nous. Fermez vos oreilles aux cris de douleur, au recours humilié au passé, ce ne sont que feintes et chants de terreur de pacotille.
N’ayez plus peur de vous-mêmes. N’ayez plus peur de dire qui vous êtes. N’ayez plus peur de dire ce que vous voulez vraiment : l’abondance de la joie de vivre.
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