dans ton ventre le centre de toutes gravités, dans ton ventre d’où poussent les montagnes, dans ton ventre les nouveaux maîtres, patients, attendent l’approbation du temps
terre, dessine-moi mon chemin grandiose et nonchalant, où que j’aille qu’il me devance et trace la venue du grand narrateur, celui qui prononcera le fin mot et nourrira les fines bouches
elles sont si nombreuses, si curieuses, si avides, elles ont si soif d’histoires à boire debout
je leur raconterai ce que j’ai lu sur la peau meurtrie des anciens et braves conquérants, dans leurs yeux scintillants, la lumière des grands jours
qu’ils me fouettent si je ralentis le pas, qu’ils me fouettent pour chasser la résignation de mes yeux noirs
mais qu’est-ce que j’entends, si ce n’est le murmure du temps fuyant, implacable et capricieux
éconduit par la fortune
je suis sommé
de recommencer
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire