vendredi 15 février 2008
Engourdis de fatigue,
mes pieds foncent tout droit
chancelants,
vers un trou
l’entrée
de la caverne
où j’irai à la rencontre du mépris
Dans la peau du volcan
je m’enfonce
sans peurs et sans reproches
à la rencontre
des philosophes
Je les connais bien, ceux-là
je les ai longtemps fréquentés
mais j’ai finalement compris
leur stérilité
et aujourd’hui,
je les laisse entre eux
se tromper
Le premier que je croise
ne me reconnaît pas
moi qui ai autrefois
marché ses pas
il ne veut plus entendre
ma cadence
Je passe mon chemin
mais bientôt, la caverne s’élargit
et voici la foule
des philosophes par dizaines
à se gratter le dos
les uns les autres
Ils ont construit des estrades
où à tour de rôle ils s’ébattent
déclamant leurs arguments
« pour la lutte
contre le vice
de la pensée »
j’entends tout prêt de moi
Un groupe s’ébroue
comme dans une basse-cour
je m’approche, l’envie de voir le spectacle
comme dans le bon vieux temps
de Socrate et Platon
Un coq caquète
« Je tiens à vous dire,
mes chers coqllègues,
que si nous entendons dire
que la Terre est ronde,
en vérité je vais vous le dire
cela est faux
car nous devrions tous dire
elle est sphérique! »
et tous, bien sûr,
adeptes du consentement
de l’applaudir
Je ris dans ma barbe
je me détourne
à quelques pas de là
une autre estrade
Des primates
qui s’observent
le nombril
avec des miroirs de poche
Je préfère ne pas les déranger
ils ont l’air si
pensif
Car au loin je vois la lueur
du palais
là je dois aller rencontrer le double
visage de la croyance
et lui demander
ma liberté
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