si ce n’est l’ombre
de moi-même
au fond d’une caverne
aux murs étroits
il faut bien s’y rendre
pour accoucher
de toutes ses peurs
et si c’était mon heure la plus creuse
l’heure de l’aveu
de ma profonde incroyance
et si je disais
que rien n’est sérieux
que tout n’est que fiction
pourquoi continuer
à me croire?
et si je disais
que je parle de foi
quand la mienne
s’effiloche dans le vent
et quand je fais tout
pour y croire le plus
j’y crois le moins
et si je ne voulais pas
naitre pour agir?
au creux de mon ventre
je veux rester
seul
penser uniquement
pour moi-même
la paix
le luxe de dormir
pour toujours
mais cette volonté
n’est pas celle de mon destin
ma tête ne restera pas assez petite
pour vivre dans ma caverne
elle cherchera la lumière
elle aura le goût des autres
la tête au creux de ma caverne
je vois se faufiler vers moi
un lionceau
une lioncelle devrais-je dire
et dans sa joie de me voir
elle me griffe le visage
« viens,
c’est maintenant l’heure de sortir
du ventre de ta caverne
ne savais-tu pas que c’était
une tanière de lions? »
et le visage rouge
j’ai honte de mon incroyance
mais je suis fier de ma nature
ma honte et ma fierté s’affrontent
mais ma honte préfère l’ombre
et ma fierté préfère se tenir debout
et voici l’heure du rugissement
l’instant d’une autre naissance
de quoi décoiffer
la fée lioncelle
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